I
Dieux[1].
Pauvres femmes, pauvres parias, cœurs affamés de liberté et d’amour, femmes du peuple qui travaillez pour vivre et qui ne vivez pas, croyez-vous en Dieu ?
Qu’est-ce que Dieu pour le paria ? Est-ce le père de tous les êtres ? Mais comment le paria connaîtrait-il un père lorsque la nature, sa mère, se prostitue à des étrangers et ne nourrit plus son enfant ?
Si c’est un père, où est son amour ? Le paria ici-bas vit entouré de haine, ou d’un mépris plus poignant encore que la haine, ou d’un oubli plus écrasant encore que le mépris.
Si c’est un père, pourquoi ne nourrit-il pas ses enfants et comment n’empêche-t-il pas les plus forts ou les plus hardis de manger la part des faibles ou des timides ?
Si c’est un père pour vous, quel sera notre par-
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