Page:Tristan L’Hermite - Les Amours de Tristan, 1638.djvu/142

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Ie ſerois pourtant bien faſché
Que vostre eſprit ſe fuſt taché
D’vn ſi noir & ſi laſche crime ;
Et que perdant tout vostre prix,
Ayant eſté dans mon eſtime,
Vous entraßiez dans mon meſpris.


POVR VNE BEAVTÉ QVI SÇAIT PARFAITEMENT PEINDRE.

PLAINTE.



IE ne ſçay quel cruel deſtin
Qui mon ame au dueil accouſtume
Entre le ſoir & le matin
M’a preparé tant d’amertume.

Que de ſoucis en vn ſeul iour !
Ie ſuis pris d’vne ſeule œillade ;
En vn moment ie meurs d’amour,
Et Chariſte eſt au lict malade.

Par quelles rigoureuſes loix
Faut-t’il qu’vne diuerſe flame
Se prenne ainſi tout à la fois
Dans ſon ſang & dedans mon ame ?