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CHAPITRE VI

JÉRUSALEM.

Il n’y eut cependant aucune querelle entre George Bertram l’oncle et George Bertram le neveu. Bien que dans leurs conversations au sujet de leurs affaires ils ne fussent pas très-aimables l’un pour l’autre, ils restèrent bons amis — aussi bons amis du moins qu’ils l’avaient jamais été. À vrai dire, le vieillard se montra plus poli pour son neveu à la suite de la dernière scène que nous avons racontée, et, avant la fin des trois mois, sa manière d’être fut presque cordiale.

Il y avait chez George Bertram le jeune un je ne sais quoi qui forçait son vieil oncle à le respecter malgré lui. Le négociant de la Cité de Londres avait un profond mépris pour son frère, le soldat de fortune, et il s’était conduit comme on l’a vu à l’égard du fils de ce frère, moins avec l’idée de rendre service à celui-ci, que poussé par le désir de prouver son mépris et de s’assurer l’occasion de l’exprimer ouvertement. Il avait bien compté aussi qu’il mépriserait le fils comme il