Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/324

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— le voyage depuis que vous avez fait la connaissance de monsieur… Chose, le cousin du curé ?

— Monsieur Chose, comme vous l’appelez, ne m’est rien, rien du tout, monsieur Biffin. Je puis vous dire, cependant, que son vrai nom est Bertram. Il a été fort poli pour moi, quand d’autres ne semblaient pas disposés à l’être ; voilà tout.

— Est-ce là tout ? Tout le monde dit pourtant…

— Sachez, monsieur Biffin, que je m’inquiète comme de ma dernière pantoufle de ce que peut dire tout le monde. Vous savez bien à qui la faute, si j’ai été obligée de me contenter de la société de cet étranger. Personne ne le sait mieux que vous. Et mettez-vous bien dans l’idée, monsieur Biffin, qu’en pareille matière, je ferai toujours ce qui me plaît sans vous demander votre avis ni celui des autres. Je suis mon maître.

— Et vous voulez continuer à l’être ?

— Ne faites pas de questions, on ne vous fera pas de mensonges.

— C’est poli.

— Si cela ne vous plaît pas, vous ferez mieux de vous en aller, car ce qui va suivre est dans le même genre.

— Vous êtes bien mauvaise, ce soir.

— Pas plus, que je ne le serai demain.

— On n’ose vraiment plus vous parler maintenant.

— Alors, mieux vaut se taire.

On dira que madame Cox recevait assez durement son adorateur ; mais il est à supposer qu’elle connais-