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LE CONTEUR BRETON

Il n’y a que cela, dit le roi des bêtes ! — Non, dit Jean ; ensuite tu te reposeras. — Alors il n’y en aura pas pour longtemps, dit le roi des bêtes, car c’est déjà fait et bien fait. — Tant mieux, dit Jean, et je vous remercie.

Le soleil était sur le point de se coucher quand arriva le roi Fortunatus ; il se grattait la tête, comme s’il eût été occupé à sérancer du lin. C’est de la niaiserie à moi de chercher à lutter contre toi ; je suis une huître auprès de toi[1] ; tu es un maître homme, mon garçon, et je n’aurais jamais cru qu’on pût faire des choses si merveilleuses. À toi le coq ! dis-je, et tu as gagné ma fille, je ne puis plus t’empêcher de l’emmener dans ton pays.

Joyeux, comme vous pouvez le penser, en entendant le roi Fortunatus, Jean mangea comme deux, but comme six et dormit comme une barrique. Quand il se leva le lendemain, le soleil était déjà haut. La fille du roi Fortunatus va le trouver alors et lui dit : — Il faut bien, dit-elle, que je quitte mon père pour aller avec vous près du roi de Bretagne, qui m’a demandée pour épouse : Toutefois, avant de me posséder, il aura du tintouin, car il ne faut pas croire que je ne lui trouverai pas de besogne, et à ses gens aussi.

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  1. le mot breton ne peut être traduit.