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L’ASSASSINAT.

Le malheureux se jeta aux genoux du meurtrier impassible et leva vers lui des mains suppliantes.

— Tu l’as tué parce qu’il m’attaquait, et je ne suis pas capable de dénoncer un ami, répliqua Joe. Là, que veux-tu que je te dise de plus ? En voilà assez. Ce n’est pas le moment de pleurnicher. Filons chacun de notre côté. Il ne faut pas qu’on nous rencontre ensemble. Allons, en route, et ne laisse rien de compromettant derrière toi.

Potter éclata en lamentations ; mais Joe finit par le décider à suivre son conseil et le regarda s’éloigner,

— Il est aussi étourdi par le coup qu’il a reçu que par le whisky, se dit-il. Il ne pensera au couteau que lorsqu’il sera trop loin pour oser revenir tout seul.

Quelques minutes plus tard, les deux cadavres, le cercueil vide et la fosse ouverte ne se trouvaient plus exposés à d’autres regards que ceux de la lune.