Page:Twain - Plus fort que Sherlock Holmès.djvu/166

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— Par le courrier, pardi !

Tommy haussa les épaules et lui dit :

— Allons, tu ne te doutes donc pas que tous les gaillards de l’Empire en font autant. Voyons ! Tu ne me feras pas croire que tu n’y avais pas réfléchi.

— Eh bien, non, répondit Jimmy ébahi.

— C’est vrai, j’oublie, mon cher, que tu es très jeune et par conséquent inexpérimenté. Un exemple, Jimmy ; quand un simple général, un poète, un acteur ou quelqu’un qui jouit d’une certaine notoriété tombe malade, tous les loustics du pays encombrent les journaux de remèdes infaillibles, de recettes merveilleuses qui le doivent guérir. Que penses-tu qu’il arrive s’il s’agit d’un empereur ?

— Je suppose qu’il en reçoit encore plus, dit Jimmy tout penaud.

— Ah ! je te crois ! Écoute-moi, Jimmy ; chaque nuit nous ramassons à peu près la valeur de six fois la charge de nos voitures, de ces fameuses lettres, qu’on jette dans la cour de derrière du Palais, environ quatre-vingt mille lettres par nuit. Crois-tu que quelqu’un s’amuse à les lire ? Pouah !