Page:Twain - Plus fort que Sherlock Holmès.djvu/170

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— Comment, Tommy ? Mais c’est toi, tu le sais bien.

— Suppose un instant que tu veuilles demander un assez grand service au marchand de mou de veau. Comme tu ne le connais pas, il t’enverrait promener à tous les diables, car il est de cette espèce de gens ; mais il se trouve qu’après toi, il est mon meilleur ami, et qu’il se ferait hacher en menus morceaux pour me rendre un service, n’importe lequel. Après cela, je te demande, quel est le moyen le plus sûr : d’aller le trouver toi-même et de le prier de parler à la marchande de marrons de ton remède de melon d’eau, ou bien de me demander de le faire pour toi ?

— Il vaudrait mieux t’en charger, bien sûr. Je n’y aurais jamais pensé, Tommy, c’est une idée magnifique.

— C’est de la haute philosophie, tu vois ; le mot est somptueux, mais juste. Je me base sur ce principe que : chacun en ce monde, petit ou grand, a un ami particulier, un ami de cœur à qui il est heureux de rendre service. (Je ne veux parler naturellement que de services rendus avec bonne humeur et sans rechigner).