intentions ; cependant je dois vous faire observer que je suis le seul homme ici, sur cette place publique ; ma femme (car j’en ai une) est en ce moment chez elle, dans mon pays.
— Oui, vociféra-t-elle, et votre femme est une esclave ! Ne rêve-t-elle jamais de liberté ? Ne pensera-t-elle donc jamais à secouer le joug de la tyrannie ? à agir librement, à voter… ? Comment se fait-il que cette idée ne lui vienne pas à l’esprit ?
— C’est tout bonnement, répondis-je un peu agacé, parce que ma femme est une personne intelligente et pleine de bon sens.
— Comment ? comment ? hurla mon interlocutrice, en brandissant toujours son ombrelle ; à quel prix, d’après vous, une femme doit-elle acheter sa liberté ?
— Je ne m’en doute pas, répondis-je ; tout ce que je sais, c’est que pour entrer sous ma tente, il faut payer quinze cents par personne.
— Mais les membres de notre association ne peuvent-ils pas entrer sans payer ? demanda-t-elle.
— Non, certes. Pas que je sache.