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bain, aussi commodes et bien aménagées que celles d’une belle maison particulière en Amérique, tandis que dans les hôtels du Continent on se contente d’une seule salle de bain, généralement mal tenue et reléguée dans un recoin de la maison ; — par-dessus le marché, il faut commander son bain une heure d’avance.

Dans les hôtels, impossible de dormir tant il y a de bruits de toutes sortes ; de ma cabine, à bord, je n’entends pas un son. Dans les hôtels, l’électricité s’éteint d’habitude à minuit ; à bord, on l’a dans sa chambre toute la nuit.

Sur « le Batavia », il y a vingt ans, une bougie fixée dans la cloison était chargée d’éclairer deux cabines ; en réalité elle n’éclairait ni l’une ni l’autre. On l’éteignait à onze heures, en même temps que toutes les lampes du salon, à l’exception d’une ou de deux, qui restaient allumées pour montrer aux passagers le meilleur endroit où se rompre le cou en rôdant dans l’obscurité.

Les passagers s’asseyaient, à table, sur des longues banquettes faites du bois le plus dur ; à bord du « Havel », ce sont des chaises tournantes, à dos capitonné.

Dans ces temps reculés, le menu du dîner ne changeait pas : une pinte de potage ordinaire, soupe