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de ces bassins contiennent de l’eau fraîche prise à terre (environ quatre cents tonnes). Le reste est rempli d’eau salée, — (six cent dix-huit tonnes). Le tout ensemble donne un peu plus de mille tonnes.

Voyez la commodité de ce lest. Le navire quitte le port tous bassins remplis. S’allégeant en route de la consommation de son charbon, il perd son assiette, lève le nez et donne de l’arrière. Alors on vide un des bassins de l’arrière et l’équilibre est rétabli. L’opération se répète chaque fois qu’il en est besoin. De même, l’eau d’un bassin situé à un bout du navire peut être transvasée dans un bassin à l’autre bout par des siphons et des pompes à vapeur. C’est un déménagement de cette nature que voulait marquer mon matelot en manipulant ses fiches.

La mer ayant grossi, le bateau avait besoin de prendre du poids à l’avant pour pouvoir couper l’eau sans monter à la lame, dans ce but, on fit passer vingt-cinq tonnes d’eau d’un bassin tout à fait à l’arrière, à l’avant du navire.

On garde les compartiments à eau entièrement pleins ou tout à fait vides : il faut que la masse liquide reste compacte, sans le moindre ballant. Il est évident qu’il ne faut pas de jeu dans le lest.

De toutes les ingénieuses inventions dont se sont vu doter les bateaux modernes, celle-là me