Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/49

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Je pris la parole et dis :

— Messieurs, je viens vous rendre compte de mon mandat.

— Nous serons enchantés de vous entendre, reprit mon bienfaiteur, car il nous tarde de savoir qui de nous deux, mon frère Abel ou moi, a gagné son pari. Si vous me faites gagner, vous aurez tout ce qu’il est en mon pouvoir de vous donner. — Avez-vous le billet d’un million de livres ?

— Le voici, Monsieur, répondis-je en le lui tendant.

— J’ai gagné, hurla-t-il, en tapant dans le dos d’Abel. Qu’en dites-vous, mon frère ?

— Je dis que c’est bien le même billet, et que je perds bel et bien vingt mille livres. Je ne l’aurais jamais cru.

— Ce n’est pas tout, Messieurs, ajoutai-je : j’ai encore une très longue histoire à vous raconter. Il faut que vous me laissiez revenir pour vous narrer mes hauts faits pendant ce mois ; cela en vaut la peine, je vous assure. En attendant, regardez ceci :

— Quoi ? Un certificat de dépôt de deux cent mille livres ; et à votre nom ?

— Oui, et à mon nom ! J’ai gagné cette fortune en me servant pendant trente jours de la petite