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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


la superbe Rose aurait soulevé en moi un fanatique enthousiasme.

Comme c’est onctueux ! comme c’est opulent ! L’eau vous en vient à la bouche ; on mordrait dedans !

Par malheur, en ce moment, vois-tu, toutes mes facultés admiratives sont concentrées sur un seul objet ; mes regards, ma pensée tendent vers un but unique : je suis affolée de ma nouvelle pensionnaire, la divine Jeanne de K…

Rose, après tout, c’est le triomphe de la chair ; Jeanne, au contraire, résume en elle toutes les perfections d’un idéal poétique.

De magnifiques cheveux à reflets dorés, formant auréole sur le front et tombant en boucles soyeuses sur un cou adorablement modelé ; des yeux bleus frangés de longs cils bruns, — les yeux rêveurs de la Marguerite de Scheffer ; — une peau si fine et si blanche que la moindre émotion la colore