Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/383

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voicy tellement esgarez, soit pour la nuict, soit pour avoir marché sur l’herbe du fourvoyement, qu’il ne faut pas esperer de pouvoir demesler les plus petits sentiers qu’il ne soit jour, ou que pour le moins la lune n’esclaire. Et qu’est-il donc de faire ? dit Paris. – Il faut, continua Silvandre, se reposer sous quelques uns de ces arbres, attendant que la lune se fasse voir.

Chacun trouva ceste resolution bonne ; aussi bien une partie de la nuit estoit des-jà passée. Lors rencontrant une arbre un peu retiré des autres, ils choisirent le mieux qu’ils peurent un lieu bien sec, et là, les bergeres estendant leurs sayes, et les bergeres s’estant couchées dessus, ils se retirerent un peuà costé, où tous ensemble ils se coucherent, attendant que la lune parust.