Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/443

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de celles qui ne peuvent estre effacées qu’avec le sang, je ne desirerois pas, Tersandre, de vous voir seul avec l’espée en la main. Mais ne pouvant estre satisfait d’autre sorte, et sçachant bien que vostre courage ne vous rendit jamais plus lent au combat qu’à l’offence, je vous envoye cet homme que vous cognoissez bien estre à moy, et qui vous conduira où je vous attends sans autres armes que celles que nous Portons ordinairement au costé, vous promettant en foy de chevalier ; que j’y suis seul, et que vous n’aurez à vous garder de Personne que de moy, qui suis DAMON.

Il commanda à un jeune homme des siens nommé Halladin, qu’il avoit nourry, et-qu’il aymoit sur tous ceux qui le servoient, fust pour son affection, fust pour l’entendement qu’il avoit, qu’en diligence il luy menast un cheval le long des rempars de la ville, sans que personne le vist, et qu’il en prist un autre pour le suivre. Halladin n’y faillit pas, et ainsi, estant tous deux sortis dehors, Damon laisse le grand chemin, et ayant choisi un