Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/509

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Cela fut cause que trouvant Paris fort disposé à semblable visite, demi jours apres qu’elle fut arrivée chez son oncle, ils allerent ensemble dans le hameau de ces bergeres ; mais elle fut bien estonnée quand, demandant des nouvelles de Celadon, elle entendit qu’il n’y estoit point venu et que tant s’en faloit, on l’y croyoit mort. Elle ne laissa toutesfois, pour le contentement de Paris, qui estoit. amoureux de Diane, d’effectuer le dessein qu’elle avoit fait pour le sien propre, à sçavoir de visiter fort souvent ceste bonne compagnie, outre que veritablement il y avoit du plaisir pour elle en une si douce conversation. Vivant donc de ceste sorte, elle se rendit si familiere parmy ces bergeres, qu’elles l’aymoient infiniment, et par son commandement vivoient avec elle comme si elle eust esté bergere,