Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/910

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La premiere fois qu’elle soupçonna le contraire, ce fut un jour qu’elle s’estoit allé promener de l’autre costé du trajet dans les jardins de l’empereur. Apres s’estre longuement promenée, elle s’endormit souz un frais ombrage dans le giron d’Isidore: nous estions quantité de jeunes chevaliers à l’entrée du cabinet, qui discourions, lors qu’une abeille se vint poser sur sa levre, et apres l’avoir succée quelque temps, la picqua bien fort. La douleur l’esveilla en sursaut, et portant la main sur la picqueure, se plaignit du peu de soin qu’Isidore avoit d’elle. Valentinian qui se promenoit par le jardin, accourut au cry qu’elle avoit fait, et voiant qu’elle blasmoit Isidore, à fin de reparer la faute qu’elle avoit faite, il luy dit que j’avois une recepte qui la guariroit incontinent, et qu’il en avoit bien souvent veu l’experience sur plusieurs, mais particulierement sur luy, depuis