Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/941

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plus pres de sa personne qu’il pouvoit, il jouoit presque ordinairement avec luy. Un jour Maxime eut le jeu si contraire, qu’il perdit tout son argent, et n’ayant plus rien sur luy qu’il peust jouer, que la bague qui luy servoit de cachet, et qu’il portoit tousjours au doigt, il la mit en jeu et la perdit. L’empereur s’imaginant d’avoir trouvé une tres-bonne occasion pour achever son dessein, feignit d’avoir quelque affaire d’importance, et laissant un des siens en sa place, luy commanda de continuer le jeu sur le credit de Maxime, jusques a ce qu’il se fust r’aquité, ce qu’il faisoit en dessein de l’amuser. Cependant il envoyé vers la sage Isidore de la part de son mary, et luy commande de venir visiter l’imperatrice, et pour marque luy montre la bague de son mary. Elle qui creut à ce messager, et ne pensant point à ceste tromperie, s’y en vint incontinent. Mais estant conduite par celuy que l’empereur y avoit envoyé, au lieu d’aller chez Eudoxe, elle fut menée en des jardins où l’empereur l’attendoit, luy faisant entendre que l’imperatrice y estoit. Parvenue donc en ce lieu retiré, jugez si elle fust estonnée de se voir entre les mains de Valentinian ! Elle commence de paslir et de trembler. L’Empereur qui le recogneut, la prenant par la main, la voulut faire asseoir dans un cabinet qui estoit au milieu du jardin, mais elle refusa d’y entrer, se voyant seule avec luy. Toutesfois la prenant, par