Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/23

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qui fut le plus diligent, ne pouvant trouver repos dans les plumes du sien, et accusant le soleil d’estre paresseux, appelloit et conjuroit l’aurore d’ouvrir promptement les portes du ciel, afin de donner commencement à ce jour bien-heureux, et si longuement attendu. Et parce que sa lumiere ne paroissoit point encore, il chanta dans le lict mesme tels vers.

Sonnet


Sur une attente.

O Moments paresseux trainez si lentement !
O jours longs à venir, longs à clorre vos heures,
Qui vous’ tient endormis en vos tristes demeures ?
Vous souliez autresfois couler si vistement !

O ciel qui traines tout avec ton roullement,
Et qui des autres deux les cadences mesures,
Dy moy, qu’ay-je commis, et par quelles injures
T’ay-je faict allantir ton leger mouvement ?

Moments, vous estes jours, jours, jours vous estes années,
Qui de vos pas de plomb n’estes jamais bornées,
Que des siecles plus longs vous n’alliez égalant.

Peneloppe de nuict deffaisoit sa journée,