Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de contentement qu’il l’avoit laissée avec regret. Apres quelques discours ordinaires, et que Paris s’apperceut que Madonte ny Tersandre n’estoient point en cette compagnie, il en demanda des nouvelles a Diane ; à quoy Leo-nice respondit, que ce matin elle s’estoit trouvée mal, et que Tersandre luy avoit tenu compagnie. - J’eusse bien voulu, adjousta Paris, l’avoir rencontrée icy pour l’advertir que quelques-uns de ses ennemis sont arrivez en cette contrée, afin qu’elle et Tersandre s’en donnent garde.

Silvandre qui avoit tousjours l’œil sur Diane, ouyt ce que Paris disoit, et parce qu’il estimoit fort la vertu de Madonte, il se chargea de l’en advertir à son retour. Laonice, qui ne cerchoit occasion que de se venger de ce berger, remarqua la promptitude dont il s’estoit offert a faire cet office, afin de s’en servir en temps et lieu. Diane mesme qui commencoit d’avoir quelque bonne volonté pour ce berger, y prit garde, comme nous dirons cy apres, dequoy Laonice s’apperceut bien.

Mais cependant, pour ne faire trop attendre la venerable Chrisante, toute la troupe se mit en chemin ; et parce que Diane avoit prié Phillis de ne laisser Paris pres d’elle, sans qu’elle y fust, de peur qu’estant seul il ne luy parlast de son affection, elle se mit de l’autre costé de la bergere, et la prit sous le bras. Calidon conduisoit Astrée, et Tircis et Silvandre s’estoient mis ensemble ; quant à Hylas, sans