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Coquelin, le Shakespeare d’Irving, le Dante de Salvini, le Dumas fils d’Éléonore Duce, le Hugo de Sarah Bernhardt, le Balzac de Mounet Sully, tandis que Goethe, Milton, Byron, Dickens, Emerson, Tennyson, Musset et autres auront été vibrés sur cylindres par des diseurs de choix.

« Les bibliophiles, devenus les phonographophiles, s’entoureront encore d’œuvres rares ; ils donneront comme auparavant leurs cylindres à relier en des étuis de maroquin ornés de dorures fines et d’attributs symboliques. Les titres se liront sur la circonférence de la boîte et les pièces les plus rares contiendront des cylindres ayant enregistré à un seul exemplaire la voix d’un maître du théâtre, de la poésie ou de la musique ou donnant des variantes imprévues et inédites d’une œuvre célèbre.

« Les narrateurs, auteurs gais, diront le comique de la vie courante, s’appliqueront à rendre les bruits qui accompagnent et ironisent parfois, ainsi qu’en une orchestration de la nature, les échanges de conversations banales, les sursauts joyeux des foules assemblées, les dialectes étrangers ; les évocations de marseillais ou d’auvergnat amuseront les Français comme le jargon des Irlandais et des Westermen excitera le rire des Américains de l’Est.