Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/307

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d’ambre ; gris ou Ton s’étend sur un gazon émaillé de fleurs, et Ton voit passer en revue toutes les gentil- lesses que l’esprit des modes peut créer. Ô Paris, Paris, on ne vit que chez vous, et on végète ailleurs ! Les autres pays qui, pleins d’ingratitude, vous imi- tent en vous critiquant, ne sont que des copies ridi- cules de vos belles façons.

« Je m’étonne, — écrit encore le nouvelliste en question, — quand je pense à cette immense provision d’esprit qui se trouve à Paris. Il brille dans les cercles où l’on se le renvoie mutuellement, comme un volant passe d’une raquette à l’autre. Que de saillies ! que de reparties ! On s’entend à demi-mot ; que dis-je ? on se devine : la plus petite marchande exhale tout son cœur dans les plus jolis propos et serait en état de jouer le rôle de duchesse et d’en emprunter le langage. Je crois que si cela continue, on vendra de l’esprit chez les Parisiens comme on y vend des grâces ; car enfin tout veut être aujourd’hui français comme autrefois tout était romain, et cela est si frappant que Mme de *** fit dernièrement noyer deux de ses chiens les plus favoris et les plus jolis, parce qu’elle s’imagina qu’ils n’aboyaient point à la française. — Cela sera bientôt autre chose, prophétise notre homme. — Dans quelques années, puisque les modes changent toujours et se perfectionnent de plus en plus, on verra, je suis sûr, des nœuds d’épaule de porcelaine pour les cavaliers, des robes