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LA COMMUNION SUPRÊME

Avons-nous enfoui le meilleur de nous-mêmes
Dans la tombe précoce où nous avons laissé
L’espoir de l’avenir, le bonheur du passé
Avec un doux fantôme aux traits muets et blêmes ?

Gémirons-nous sans fin sur nos trésors suprêmes
En traînant un cœur lourd mortellement blessé ?
Non, ils ne gisent pas au sépulcre glacé ;
Je sais bien que tu vis, chère âme, et que tu m’aimes.

Quand sous le ciel brumeux qui nous semble de fer,
Nous partageons le pain que nous trouvons amer,
D’autres sont près de nous autour de notre table.

Nous ne livrons pas seuls le combat surhumain ;
Debout des deux côtés du voile redoutable,
Les vivants et les morts se tiennent par la main.