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MM. de Castéra, de Ségur, Rulbière, de Bausset, sont placés par Chénier à la tête des historiens.

Volney, Naigeon et Dupuis sont cités comme voyageurs ou comme ayant fait preuve dans leurs livres d’une érudition raisonnable. Enfin de Lacépède, Lavoisier et Fourcroy reçoivent des éloges mérités comme savants et comme écrivains.

Le rapport de Chénier arrive bientôt au roman ; il remarque d’abord Atala, ornement du livre considérable où M. de Chateaubriand développe le génie du christianisme ; mais il désigne comme le meilleur, le plus moral, et le plus court des romans de l’époque entière, cette Chaumière indienne, où l’un des grands écrivains qui nous restent, M. Bernardin de Saint-Pierre, a réuni, comme en ses autres ouvrages, l’art de peindre par l’expression, l’art de plaire à l’oreille par la musique du langage, et l’art suprême d’orner la philosophie par la grâce.

On fondait les plus hautes espérances sur les talents poétiques de Fontanes, de Parny, de Parceval de Grandmaison, de Luce de Lancival, déjà autour d’Achille à Scyros, de l’abbé Delille qui avait déjà traduit Virgile et Milton, et de Saint-Ange, habile et laborieux traducteur d’Ovide.

Dans la poésie didactique, Esménard, Castel et Delille sont encore cités. Dans le genre de l’ode, on signale Lebrun comme tirant des sons harmonieux de la lyre pindarique ; Daru, comme traducteur d’Horace ; de Parny et de Boufflers, dans la poésie érotique ; Ducis dans l’épitre ; Arnault dans l’apologue ; Andrieux dans le conte. Legouvé et Raynouard, comme auteurs de petits poëmes d’un genre grave et philosophique, n’ob-