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sait de la littérature chez madame la comtesse Baraguey d’Hilliers, chez madame la comtesse de Lacretelle, chez madame Auger, femme du secrétaire perpétuel de l’Académie française, chez M. Campenon et surtout chez madame Ancelot. On disait des vers, on lisait des tragédies, voire même des fragments historiques.

Le salon de madame Ancelot était une succursale, et fut, pour quelques-uns, une porte d’entrée de l’Académie française. Dans un tableau, Une lecture du poème de Philippe-Auguste, par M. Parceval de Grandmaison, madame Ancelot a peint avec esprit et ressemblance la physionomie vieille ou jeune de tous ceux que l’amour des lettres réunissait autour d’elle. C’est presque faire connaître le personnel littéraire de ce temps-là, que de dire les noms de tous ceux qu’elle a groupés autour de M. Parceval de Grandmaison, comme président d’âge.

Parmi les femmes, on remarque madame de Bawr, madame Sophie Gay, mademoiselle Delphine Gay, aujourd’hui madame Emile de Girardin, couronnée par l’Académie française pour prix de poésie, madame Ancelot.

Les autres personnages du tableau sont : MM. Parceval de Grandmaison, Soumet, Guiraud, le comte Alfred de Vigny, Pichat, auteur d’un Léonidas et d’un Guillaume Tell (tragédies), de Laville de Miremont, auteur de plusieurs comédies en vers, Saintine, Emile Deschamps, Mennechet, le comte Jules de Resseguier, Mely-Janin, Michel Beer (frère de Meyerbeer), auteur de tragédies allemandes, Victor Hugo, Ancelot, Lacretelle, Campenon, Lemontey, Raour-Lormian, Casimir Bonjour.