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persécution. Ces mesures furent presque toujours repoussées avec succès par le cabinet auquel M. Guizot avait apporté sa collaboration.

Vers le milieu de l’année 1816, M. Barbé-Marbois et M. Guizot quittèrent le ministère de la justice. M. Guizot fut nommé conseiller d’État, et attaché en cette qualité au comité de législation et du contentieux. M. Royer-Collard fut aussi nommé conseiller d’État et directeur général de la librairie et de l’imprimerie, sous M. d’Ambray, ministre de la justice.

Bientôt après la Chambre introuvable était dissoute, une Chambre nouvelle était élue. Le règne de M. Decazes commençait. La réaction ultra-royaliste était vaincue dans la majorité des collèges électoraux, et un ministère plus homogène put gouverner d’accord avec la majorité des deux Chambres. Ce fut pendant le cours de cette législature que furent présentées et votées toutes les lois libérales qui ont fondé dans ce pays les grandes institutions politiques et administratives ;

La loi électorale du 5 février 1818, qui établit le suffrage direct ;

La loi du recrutement de 1817, dont les principes régissent encore le pays ;

Les lois sur la presse de 1819, qui organisèrent cette liberté si importante, et qui avaient réussi à concilier par les plus heureuses combinaisons les droits garantis par la charte et les mesures de sûreté et de répression nécessaires à sauvegarder l’ordre public et les personnes.

Bien d’autres lois non moins importantes furent proposées à cette époque, et notamment une grande loi sur