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de 1848, à jouer un rôle politique, soit comme représentants à l’Assemblée nationale, soit comme fonctionnaires publics.

M. Buchez, auteur de l’Histoire parlementaire de la révolution française, fut nommé président de l’Assemblée constituante ; M. Trélat, son concurrent au fauteuil de la présidence, fut nommé quelque temps après ministre des travaux publics.

M. Recurt, médecin et accoucheur distingué du faubourg Saint-Antoine, fut nommé ministre de l’intérieur.

M. Bixio, fondateur de la Maison rustique, grièvement blessé le 23 juin 1848 devant une barricade, fut élu vice-président de l’Assemblée constituante, et nommé ministre du commerce après l’élection à la présidence de la république du prince Louis-Napoléon.

MM. Ducoux et Gervais (de Caen) furent nommés successivement préfets de police.

Deux noms de jeunes médecins, morts avant l’âge, méritent surtout d’être honorés, Victor Jacquemont et Hippolyte Royer-Collard.

Victor Jacquemont mourut à Bombay en 1832 ; il a laissé sur son voyage dans l’Inde un grand ouvrage scientifique, et deux volumes de lettres intimes, recueillies et publiées par les soins de M. Mérimée ; ces lettres sont d’un libre et spirituel penseur, remplies d’observations piquantes et familières sur tout ce qu’il voit et sur tous ceux qu’il rencontre ; il y annonce presque sa fin prochaine. Ces lettres de Jacquemont sont du plus vif intérêt, et laissent voir tout le cœur et tout l’esprit du hardi voyageur qui mourut victime de son dévouement à la science.