Page:Véron - Mémoires d’un bourgeois de Paris, tome 1.djvu/98

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divers établissements publics ; je ne saurais assez vous remercier des sentiments beaucoup trop flatteurs pour moi que vous m’exprimez à cet égard, et soyez assuré que le souvenir de cette marque d’estime et de sympathie de votre part ne s’effacera pas de si tôt de ma mémoire.

» Il est vrai, mon cher monsieur, que depuis plusieurs années, je songe à fonder une honorable maison de retraite pour les vieux médecins infirmes, et pour tous ceux que la pauvreté n’aurait pas épargnés. Cette idée, j’espère bien la réaliser un jour au nom de l’Association des médecins du département de la Seine dont vous faites partie ; malheureusement notre caisse n’est pas encore en état de supporter les frais assez considérables qu’exigera un pareil établissement. Dès que l’état de nos finances nous permettra d’agir, je mettrai mon projet à exécution en ouvrant une souscription à laquelle prendront part tous nos généreux confrères. Je suis heureux de voir que vous nous offrez votre généreux concours, et je vous rends mille grâces. Dans mon opinion, il suffirait d’une somme de quatre-vingt mille francs pour acheter et meubler à Chaillot ou à Passy une maison convenable ; or, je connais déjà un souscripteur qui fournirait dix mille francs, je pense que le restant ne se ferait pas longtemps attendre. Il est si doux de faire le bien et de rehausser la dignité d’une profession comme la nôtre, que je n’hésite pas à affirmer que tous ceux de nos confrères que la fortune a favorisés s’empresseraient de nous venir en aide.

» Recevez, monsieur et cher confrère, l’assurance de toute ma gratitude et de ma haute considération.

 » Signé : Orfila. »