Page:Vacher de Lapouge - Race et milieu social.djvu/306

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Dans ce mémoire, l’auteur insiste d’abord sur la nécessité de distinguer dans les populations ce qui vient de la race et ce qui vient du milieu ; celui-ci pouvant modifier les caractères de celle-là.

Il s’efforce de montrer que dans l’Aveyron, avec une certaine uniformité de races, on trouve un faciès caractéristique de la région calcaire et un autre de la région siliceuse. Les habitants du premier terroir sont plus solidement charpentés, physiquement et moralement plus lourds, mais plus résistants. Les diverses races ont donc été non point d’ailleurs identifiées mais modifiées parallèlement, dans un certain sens, en pays calcaire (Caussenards), dans un autre en pays siliceux (Ségalins), et les races ovines et bovines ont subi dans ces deux régions des modifications correspondantes (Bull. S. Anthrop., 1869, 135-147).

À ces observations il ajoute quelques lignes dont les contemporains ne comprirent guère l’importance : « La brachycéphalie est générale, je pourrais même dire universelle, dans la population rurale des arrondissements de Rodez, d’Espalion et de Milhau ; il en est tout autrement de la population urbaine ; chez celle-ci, les têtes sont plus grandes, quelquefois très grandes, et offrent de nombreux exemples de dolichocéphalie frontale prononcée. Une circonstance importante à noter, c’est que ce type crânien, si distinct de forme et de volume de celui qui règne pour ainsi dire sans partage dans les campagnes, s’observe avec ses caractères les plus puissants chez certains habitants des villes, dont les parents ou les grands parents étaient de simples paysans des environs, et qui, comme tels, étaient très probablement brachycéphales ». Ce passage est le plus ancien document que je connaisse