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Paul VAILLANT-COUTURIER et Raymond LEFEBVRE


Députés contre Parlement


Le Crime du Parlement de la Guerre.


Pendant la Guerre capitaliste, nous tous, prolétariat militaire, prolétariat des champs, prolétariat des faubourgs, nous avons appris la haine et le mépris du Parlement.

Que les généraux aient fait merveille de niaiserie et prodigué notre sang pour rien, que les financiers, les journalistes, et les diplomates aient prolongé notre agonie — leur tranquillité — et combiné des enrichissements aussi énormes que notre souffrance, nous nous y attendions. Mais beaucoup d’entre nous, ceux surtout qui connaissaient mal la doctrine socialiste et le jeu de la lutte de classes, espéraient que le Parlement, « issu du suffrage universel », élèverait la voix en faveur d’une paix juste et rapide ; qu’il interviendrait effectivement contre les crimes des cours martiales et des conseils de guerre, contre les crimes des offensives inutiles, contre les crimes des discours « jusqu’au boutistes » que les chefs des États belligérants échangeaient joyeusement comme des toasts, chacun aidant ainsi son adversaire et collègue à remonter le moral chez lui.

Oui, beaucoup d’entre nous attendaient du Parlement