La foule continue à crier : chez Michelet ! chez Michelet !
« Allez-y si vous voulez, moi je reste ! »
Une débandade ! Des gens qui fuient !
Je reconnais toute ma crémerie qui a les talons près du derrière.
« On arrête, on arrête ! » crient les fuyards.
Je suis reconnu par l’un d’eux.
« Filez, filez, mon cher ! les sergents de ville pincent tout le monde, on cerne, on cerne ! »
Je ne fuirai pas !
Et je m’engage dans la rue même qui, au dire des fuyards, est cernée.
Mais je ne vois personne.
On ne cerne pas ! Où cerne-t-on ?
Je cherche, je vais de droite, de gauche, je ne me sens pas cerné ; je patauge, je prends cette rue-ci, celle-là, je demande à tous ceux que je rencontre si l’on a vu cerner.
« A-t-on seulement aperçu une manifestation ?
— Plaît-il ?
— Avez-vous vu une manifestation ? »
Je fais un cornet avec mes mains pour qu’on entende mieux.
On n’a rien vu !…
Je reviens comme je peux vers le quartier, pour y retrouver des échappés, avoir des nouvelles ; quitte à reprendre l’omnibus pour retourner du côté de la man-