Page:Vallès - Le Bachelier.djvu/309

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AUX 100,000 PALETOTS

Il vient de me venir une chance ! J’ai un protecteur.

C’est le gérant des 100,000 paletots : la grande maison de confection de Nantes. Il habille un de mes anciens camarades de classe ; ce camarade m’écrit :

« Va voir M. Guyard des 100,000 paletots, il est à Paris pour ses achats, tu le trouveras passage du Grand-Cerf, à la maison-mère. Il y a un paletot en fer-blanc et de grandes affiches devant la porte. Il peut t’être utile pour le journalisme. »


Je me rends passage du Grand-Cerf.

Voilà le paletot en fer-blanc et les grandes affiches.

Je rôde devant le magasin, n’osant entrer.

On m’entoure :

« Monsieur a besoin d’un vêtement… Il y en a pour toutes les bourses… La vue ne coûte rien… Prenez toujours des cartes de la maison. »

Je me décide à dire que je viens voir M. Guyard.

M. Guyard paraît.

« Que voulez-vous ?

— C’est mon ami, M. Leroy, qui…

— Ah bien ! Vous voulez écrire, il m’a dit ça !

— Dunan !… »

Il appelle un homme gros, en sabots, avec une casquette en passe-montagne.