Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/194

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« Car mes refrains
« Rendaient la joie aux cœurs et rendaient le sourire
« Aux fronts chagrins.

« Et maintenant je vais triste et seul sur la terre,
« Sans avenir.
« Et nul ne garde plus du chanteur solitaire
« Un souvenir.

« Car ma voix est cassée et tremble de vieillesse
« Comme ma main ;
« Et, quand je veux chanter, la foule qui me laisse
« Va son chemin. »

Or, en parlant ainsi, le bon vieillard arrive,
Tout défaillant,
Auprès d’une chapelle assise sur la rive
Du Rhin bruyant :

Chapelle humble et rustique, où toute âme qui saigne
Et vient à Dieu,
Trouve l’oubli du monde et cette paix qui règne
Dans le saint lieu.