Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/218

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Soufflaient comme un orage,
Il s’en alla longeant les grands tamarins verts
Dont mon toit bleu s’ombrage.

Or, comme s’éloignaient vers la porte d’Agra
Le chef et son cortège,
Tout le bazar, saisi de respect, murmura :
— « Que le ciel les protège ! » —

Et moi, debout au seuil de ma maison, les mains
Sur mon buste croisées,
Je m’écriai : — « Que Dieu bénisse vos chemins
« Et toutes vos pensées !

« Et toi, que j’ai forgé de l’acier le plus pur
« Sur ma modeste enclume,
« Entre minuit et l’heure où dans le ciel d’azur
« Rit l’aube qui s’allume,

« Adieu, mon sabre, adieu ! Tu vas étinceler
« Dans la main ferme et sûre
« D’un brave que jamais ne firent reculer
« Bataille ni blessure.