Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ton histoire d’un bout à l’autre est un poëme.
Tes comtes ont prêté des rois à la Bohême,
Tes ducs, des empereurs au trône des Germains ;
Et Charles-Quint prit tant d’espace sur le globe,
Que d’un côté le soir, de l’autre côté l’aube
Doraient l’orbe idéal qu’il tenait dans ses mains.

Les siècles ont signé tes titres de noblesse.
Tu peux aux nations sans honte et sans faiblesse
Montrer tes parchemins.
L’Europe sait ton nom gravé dans ses annales,
Et plus d’un peuple, errant dans ses routes banales,
Aspire à tes chemins

L’avenir ! l’avenir est à nous, ma patrie !
Une rose nouvelle à ton arbre est fleurie ;
Une étoile nouvelle illumine tes cieux :
Fleur charmante et pareille à celles qu’avril ouvre,
Astre aux blanches clartés comme ceux que découvre
En quelque nuit de mai le rêve de nos yeux.

Toi qui pleurais hier, chante aujourd’hui, ma mère !
Vois quelle aube s’allume et luit dans l’ombre amère
Que le deuil mit sur nous.