Page:Variétés Tome I.djvu/216

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ausquels il est deu de dettes bien verifiées plus de six cent livres tournois, et, pour avoir payement des interests de la dite somme, en attendant le fort principal, le procureur scindicq des creanciers, au lieu d’argent contant, leur a donné sa quittance pour recevoir les dits loyers. Ils ont poursuivy plus de trois mois durant, et n’en ont peu tirer aucun denier, parceque ceux qui les doivent, se sont damoiselles de Dannemarc12, marquées à la fesse, qui ne gaignent plus rien, et sont en friche pour l’absence de la cour ; et encores, pour leur paine d’avoir tant attendu, les dites damoiselles leur ont donné la verolle, qu’ils suent à present. Nota : C’est pourquoy ils ont besoin d’argent. Je demande que le procureur scindic ait à reprendre les dites quittances pour aller luy-mesme aussi gaigner la verolle si bon luy semble, et nous fournir argent comptant, sauf à monsieur l’advocat du roy à prendre telles conclusions qu’il verra bon estre contre ceux qui ont fait de la maison d’une princesse une maison vitieuse.

— Gens du roy, concluez.

— Monsieur, j’aurois beaucoup à discourir sur la loi quod semel est imbuta ; mais je la passe sous silence, et reviens au fonds.

Ces creanciers-cy ont esté payez en rubis et escarboucles, qu’il est besoin de mettre à pris, à fin que tous les autres creanciers y participent, puisque tous ensemble ils ont fait les baux à loyer à telles gens, sans qu’ils ayent doresnavant autre payement, pour


12. Dénomination qui s’explique par les mots qui suivent, et qui rappellent la marque qu’on met sur les ânes.