Page:Variétés Tome I.djvu/322

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millier de servantes, vieilles et jeunes, anciennes et modernes, et de tout pays, et principalement du pays de Sapience, où les chiens s’assirent sur leur queue quand on fit vandange, dit Normandie, et les autres de la garanne des foux, dit Picardie, et d’autres pays. Dame Lubine commence ce langage : Mes chères consors et bien-aymées, il faut croire que vous ne serez pas tousjours jeunes et belles. À celle fin de vous conserver tousjours en habit et en argent, il faut tousjours croire vostre maistre et le laisser faire, et ne dire jamais un seul mot, car


là fit avoir audience à celuy auquel il l’avoit promise sous l’asseurance d’une somme d’argent, mais dont l’odeur vint frapper aussitost le nez de ce prince, qui l’avoit très fin pour le gain : en sorte, dit Suétone, qu’il voulut partager avec son muletier le profit qu’il avoit eu à ferrer la mule. » Origines de diverses coutumes et façons de parler, Caen, 1672, p. 101. Dans la traduction du Guzman d’Alpharache, par Chapelain, 1re part. liv. II, chap. 4, on trouve cette phrase : « Un serviteur malin, menteur et ferre-mule. »

2. Nous n’avons rien trouvé sur cette locution proverbiale, ni dans le livre de Moisant de Brieux, ni dans celui de Fleury de Bellingen, ni dans les Matinées senonoises de l’abbé Tuet, ni dans les Dictionnaires des proverbes de La Mésengère et de M. Quitard, pas même dans la Fleur des proverbes et l’Encyclopédie des proverbes de M. G. Duplessis ; et nous avouons franchement n’avoir pu, avec nos seules lumières, en découvrir l’origine. La variante qui se trouve ici, et qui nous prouve qu’au XVIIe siècle on ne disoit pas, comme aujourd’hui, faire danser l’anse du panier, mais bien la faire courir, la faire cheminer, n’étoit pas de nature à nous rendre cette étymologie plus facile.