Page:Variétés Tome II.djvu/14

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Je veux le concert plus habile
De la veille Sainte-Cécile1,
Les chantres du roy journaliers
Et les orgues des Cordeliers2,
Pour chanter en note amoureuse
De Jean la vie bien heureuse,
Jean tousjours gay, roy des contens,
Jean tout confit en passe-temps,
Jean qu’on ne verra tant qu’il vive
Jamais que porter la lessive,
Jean qui ne voudroit s’obliger,
Pour tout l’or du monde, à changer
Son port de lessive en office
Qui lui donnast autre exercice.
—-Ô Muse, eslite du trouppeau
Qui habite sur le couppeau3
Du mont Parnasse, je te prie,
Dy-moy de Jean l’estre et la vie.
—-Le temps de sa nativité
Fut un jour de Sainct-Jean d’esté.
Aussi, neuf mois devant, la lune
Avoit monstré sa face brune,
Quand sa mère en songeant croyoit
Que de son flanc issir voyoit
Un chat qui, d’une course brève,



1. Ce concert se donnoit aux Grands-Augustins par la confrérie des musiciens de Sainte-Cécile. V. Lebeuf, Hist. du dioc. de Paris, t. 2, p. 464 ; Merc. gal., juin 1679, p. 184.

2. C’étoient les plus belles de Paris. Daquin et Marchant furent, au XVIIe siècle, organistes aux Cordeliers.

3. Ce vieux mot signifioit colline, monticule. Le nom de la rue Copeau, très montante, comme on sait, vient de là.