Page:Variétés Tome II.djvu/229

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pierre qui sortira des dits fossez faisant l’aqueduct, et des places vuides et non basties estant sur la pante des dits fossez, pour l’establissement des tueries, tanneries, megisseries, suivant et au desir des arrests de la cour.

Par ainsi la rivière de Bièvre, ayant sa descharge près Chaliot, ne regorgera dans les faux-bourgs Sainct-Marcel et Sainct-Victor ; ne rendra la rivière de Seine malade ; servira pour l’establissement necessaire des tueries, tanneries, megisseries9, et


9. Depuis long-temps les tanneurs et mégissiers s’étoient établis sur les bords de la Bièvre. Nous trouvons des détails sur les suites de leur établissement, dans le récit du procès qu’ils firent, en 1789, au sieur de Fer, qui prétendoit détourner le cours de la rivière pour l’amener, ainsi que l’Ivette, au sommet du faubourg Saint-Jacques (Bachaum. Mém. secr. t. 34, p. 232). Pour combattre ce projet, qui tendoit à leur enlever leur cours d’eau, les mégissiers s’appuyoient sur la longue durée de leur établissement et sur les lettres royales qui leur en avoient octroyé la permission et même imposé l’obligation. Richer, qui, dans les Causes célèbres (t. 177, p. 123), a rédigé l’exposé de cette cause, s’explique ainsi pour ce qui regarde le droit menacé des tanneurs : « Ils étoient jadis, dit-il, au centre de Paris, où ils habitoient les rues de la Tannerie et plusieurs autres ; mais, dès 1577, le gouvernement, qui s’occupoit déja plus spécialement de la propreté et de l’embellissement de cette capitale, avoit résolu de les éloigner, et un arrêt du Conseil du 24 février 1673, revêtu de lettres-patentes qui furent enregistrées au Parlement le 28 novembre suivant, les transféra définitivement au faubourg S.-Marceau, en leur conservant tous les droits et priviléges des bourgeois de Paris, et affectant à leur usage particulier la rivière des