Page:Variétés Tome II.djvu/367

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Presque en temps mesme indisposez ;
Et que n’estant des moinz prisez
Entre ceux qu’amour authorise,
Ensemble, à la rüe, à l’eglise,
On nous a veu, le plus souvent,
Comme deux frères de couvent,
Ces petites mal adviseez
(Sans dire le mot de ruseez)
Nous jugent de cœur et de voix
Tous deux assailliz à la fois
Du mal que je hay davantage
Qu’un vieux marmot, un jeune page
Et qu’un homme de Charenton,
Les sermons du père Cotton2.
Mais voyez quelle medisance !
On a beau vivre en innocence,
L’on aura plus de mauvais bruicts
Que de galloper toutes nuicts
Les manteaux de soye et de laine3.
Ô saison de misère plaine !



2. Le père Cotton, alors en polémique ouverte avec les protestants de Charenton. Le plus célèbre de leurs ministres, P. Du Moulin, alors en fuite, étoit soupçonné d’avoir fait le fameux livre l’Anti-Cotton contre ce confesseur du roi.

3. Les grands seigneurs, Gaston d’Orléans le premier, se faisoient un jeu de ces voleries sur le Pont-Neuf. Sandras de Courtilz, dans ses Mémoires du comte de Rochefort, p. 152, nous l’avoit appris. Sorel nous le confirme par un passage du Francion, 1603, in-12, p. 73.