Page:Variétés Tome II.djvu/62

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Si, fais-le. — Mais non fay. — Voy, laisse cette crainte.
— Tu veux donc profaner l’hospitalité saincte ?
— Ce n’est la profaner ; plus saincte elle sera,
Quant par elle ma main les saincts garantira.
— Mais sans honte jamais le traiste ne peut vivre !
— Traiste est cil qui trahit, non qui ses murs delivre.
— Mais contre les meurtriers le ciel est irrité !
— Tout homme qui meurtrit n’est meurtrier reputé.
— Hé ! n’est-il pas meurtrier cil qui meurtrit son prince ?
— Ce Guillaume est tyran, non roy de ma province.
— Mais quoy ! Dieu maintenant nous le donne pour roy.
— Celuy n’est point de Dieu qui guerroye sa loy.



la seule qui, à notre connoissance, ait été publiée à Paris. M. Leber, qui la possédoit (V. son Catalogue, nº 5625), fait un vif reproche de cette publication à Jean du Carroy. Il y voit une excitation funeste, dont le crime de Jacques Clément et les écrits qui le glorifièrent ne montrèrent que trop bien les effets. « C’étoit en 1583, dit-il, avant la toute-puissance de la Ligue, que Jean du Carroy, imprimeur au Mont-Saint-Hilaire, la providence des libellistes, se proclamoit éditeur d’une première apologie du régicide qui devoit frayer la voie à Jacques Clément. C’étoit sous sa responsabilité personnelle qu’il imprimoit et annonçoit publiquement : « Les cruels et horribles torments de Balthazar Gerard Bourguignon… » (Leber, De l’état réel de la presse et des pamphlets depuis François Ier jusqu’à Louis XIV, Paris, 1834, p. 65). Dans une note, M. Leber donne à penser que cet imprimeur est le même que celui dont il parle à la page 63, et qui, nommé par L’Estoile Gilles du Carroy, fut, ainsi que son correcteur, « fustigé et banni » en 1585. (Journal de Henri III, 1744, in-8, t. 1, p. 496-497.) — La pièce que nous reproduisons ici est tellement rare, qu’elle a échappé à M. Weiss pour son article Gérard de la Biographie univer-