Page:Variétés Tome III.djvu/154

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iront tant de nuict que de jour, sans crainte du serain ; s’il fait froid ne porteront gans, ains eschaufferont leurs mains dans les pochettes de leurs voisins10 ; ne rendront rien de ce qu’ils auront pris, fouilleront partout ; tiendront d’ordinaire le gros de leur caballe dans le faux-bourg Saint-Germain, marets du Temple11, faux-bourgs Saint-Marcel et Montmartre, sans oublier le Pont-Neuf.

XI.

Seront les principaux maistres du mestier subjets un tantinet au maquerellage, cognoistront tous les couverts de Paris, sçauront les bons lieux, afin d’y mener et conduire les niais et nouveaux venus, et illec les desplumer comme corneilles d’Esope et chercher la source de leur fouillouse12 ; que si par copulation, conjonction féminine, plantation d’homme, quelque pauvre diable va au païs de Suède, Claquedent, Bavière13, etc., nos maqueraux et cou-


10. Cette plaisanterie a été reprise bien des fois à propos des ministres concussionnaires. M. Scribe ne l’a pas oubliée dans sa comédie de l’Ambitieux, a propos de Walpole, qui peut fort bien se passer de manchon, puisqu’il a ses mains dans les poches de tout le monde.

11. V., sur ces diverses bandes de voleurs, notre édition des Caquets de l’Accouchée, p. 71, et notre tome 1er, p. 122, 202.

12. La bourse, la poche, en argot. Rabelais s’est plusieurs fois servi de ce mot.

13. Locutions trop connues pour qu’on prenne la peine de dire ici à propos de quel mal on les employoit. Sorel, dans son Francion, donne une variante de la dernière : « C’est assez de vous apprendre, fait-il dire par un de ses