Page:Variétés Tome IV.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ces deux places furent, quelque peu de temps après, acquises par Thomas de Burgensis, qui y fit bastir la dite maison, qui avoit deux corps de logis en aile avec cour au milieu et jardin au derrière, dont Jeanne de Burgensis, sa fille, veuve de Hie-


aux cachots avec eux, lequel savoit si bien contrefaire l’Evangeliste que le plus subtil avisé tomboit dans ses filets. » Ce qu’on cherchoit surtout, c’étoit à surprendre quelques uns des Huguenots « mangeant de la chair aux jours defendus ». On savoit qu’en cette même rue des Marais un nommé Le Visconte, dont nous n’avons pu retrouver la maison, « retiroit coustumierement pour cela les allans et venans de la religion ». Ses voisins, et Fretté tout le premier, l’avoient dénoncé. C’est donc chez les accusateurs, et nommément chez notre clerc du greffe, qu’on résolut « de dresser des embûches un jour de vendredy… Freté, dit Regnier de la Planche, alleché de la depouille de ses voisins pour les avoir de longtemps remarquez, retire chez soy quarante ou cinquante sergentz en sa part, qui estoyent entrés à la file. Et sur les onze heures estans arrivés Thomas Bragelonne, surnommé le Camus, conseiller au Chatelet…, avec deux ou trois commissaires des plus envenimez contre cette doctrine, la maison du Viconte fut incontinent environnée et rudement assaillie. » La lutte fut longue ; « Bragelonne et ses commissaires furent en grand danger d’estre tuez. » Si bien que ceux qu’on vouloit prendre « eurent loisir de se sauver, et les autres de la religion des maisons prochaines eurent aussi temps de se retirer, quittant leurs maisons à la merci des juges et sergens, qui y trouvèrent richesses d’or et d’argent monnoyé, principalement chez ce Viconte, où ses hostes avoient laissé leur argent en garde. » La Planche cite parmi ceux de cette rue qui avoient aussi quitté la place un gentilhomme nommé La Fredonnière.