Page:Variétés Tome IV.djvu/287

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de mon obeyssance dans un temps où je n’avois pas encore veu sur le théâtre les Précieuses, de sorte qu’elle n’est faite que sur le rapport d’autruy, et je croy qu’il est aisé de connoître cette verité par l’ordre que je tiens dans mon Recit, car il est un peu différend de celuy de cette farce. Cette seule circonstance sembloit suffire pour sauver ma lettre de la presse ; mais monsieur de Luynes en a autrement ordonné, et, malgré des projets plus raisonnables, me voilà, puisqu’il plaist à Dieu, imprimée par une bagatelle2. Ceste adventure est asseurement fort fas-


trouvâmes indiquée sous le nº 274 du Catalogue des livres de feu M. F. M. M. (21 octobre 1849), à la suite du Recueil de poésies de mademoiselle Desjardins, Paris, 1664, in-12, et nous eûmes le bonheur de faire acheter ce précieux volume par la Bibliothèque alors nationale. L’édition d’Anvers, que nous n’avons vue que bien plus tard, est citée par M. Walckenaer dans ses Mémoires sur madame de Sévigné, t. 2, p. 294. Il est évident, par la courte citation qu’il en fait, qu’il la connoissoit autrement que par le titre.

2. Il est singulier que Molière, dans sa préface des Précieuses ridicules, tienne à peu près le même langage, et prétende aussi avoir été imprimé malgré lui. Le libraire Guillaume de Luynes, dont madame de Villedieu veut avoir l’air de se plaindre ici, et chez lequel les Précieuses avoient paru vers le même temps, en février 1660, aurait donc ainsi fait violence à deux auteurs à la fois. C’est bien difficile à croire. Molière, dont c’étoit la première pièce imprimée (V. sa préface), et qui devoit avoir les craintes dont en pareil cas sont assaillis les auteurs, prit sans doute ce faux-fuyant de défiance et de modestie pour désarmer d’avance les lecteurs qui pouvoient défaire l’immense succès que les spectateurs avoient fait à sa comédie. Afin qu’on ajoutât foi