Page:Variétés Tome IV.djvu/290

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receus ordre de vous que hier au soir, et que je l’execute ce matin. Le peu de temps que votre impatience m’a donné doit vous obliger à souffrir les fautes qui sont dans cet ouvrage, et j’auray l’avantage de les voir toutes effacées par la gloire qu’il y a de vous obeyr promptement. Je croy mesme que c’est par cette raison que je n’ose vous faire un plus long discours. Imaginez vous donc, Madame, que vous voyez un vieillard vestu comme les paladins françois4 et poly comme un habitant de la Gaule celtique5,

——--Qui d’un sevère et grave ton
——--Demande à la jeune soubrette
——--De deux filles de grand renom :
——--Que font vos maîtresses, fillette ?

Cette fille, qui sçait bien comment se pratique la civilité, fait une profonde reverence au bonhomme et lui respond humblement :

——--Elles sont là haut dans leur chambre


4. À la suite de ces mots on lit, dans le fragment conservé par Conrart : « loyal comme un Amadis. »

5. Var. du manuscrit de Conrart :

Qui d’un air d’orateur Breton…

Je n’ai pas besoin de faire remarquer que le Récit n’observe pas ici l’ordre suivi par Molière dans sa comédie. La scène de Gorgibus et de la soubrette n’est que la 3e dans la pièce. Celle de du Croisy et de Lagrange ensemble, et celle qui suit entre eux et le père, sont passées par mademoiselle Desjardins. Nous reviendrons plus loin sur cette différence, l’une de celles dont la préface nous avoit prévenus, et nous en chercherons la cause.