Page:Variétés Tome IV.djvu/83

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Les femmes doivent estre tellement conjointes et obtemperées à la volonté des maris que, quant bien ils les battroient, les affligeant de paroles fastidieuses et grossières, elles sont toutefois tenues de fleschir à leurs maris. Sont-ils subjets au vin ? La nature les a conjoinct ensemble. Sont-ils sevères, cruels, fascheux et implacables ? Ce sont neantmoings leurs membres, voire leur chef, le plus excellent de leurs membres, comme disoit elegamment sainct Basile (Homel. 7, Exameron).

Les esclaves pouvoient entierement changer de maistre, mesme auparavant le decès des leurs ; mais, quant à la femme, elle est serve pendant que son mary est en vie, et liée à la loy et volonté de son mary, ce dit sainct Chrysostome (Inferm., de lib. repud.), et les humeurs fascheuses des maris ne peuvent excuser les femmes de se separer d’avec eux. Nous voyons qu’en nostre corps nous avons plusieurs vices et imperfections : l’un est boiteux, l’autre est tortu, l’autre a la main sèche, et ainsy des autres defaux, et neantmoing il ne se treuve personne si imparfait qui prenne en haine sa propre chair ; mais un chacun la nourrit et l’entretient. Il ne se plaint point, il ne coupe point la partie vitieuse, mais la prefère le plus souvent à celle quy est la meilleure : car elle est à luy. Aussy ne faut-il pas que les fem-


et ce qu’on nomme encore aujourd’hui dans les campagnes le ver coquin. On attribuoit la même cause et l’on donnoit le même nom à la maladie des bêtes à laine que l’on appelle à présent le tournis. V. Olivier de Serres, Théâtre d’agriculture, in-4, t. 2, p. 768, 838.