Page:Variétés Tome IX.djvu/118

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perdre la vie aux ennemis qui estoient en nombre de quinze à seize cens, lesquels demeurèrent morts sur la place, sans compter les blessez et les prisonniers, et bien quatre cens chariots qu’ils pillèrent et furent brusler une grande partie, outre seize cens chevaux de butin.

La deffaicte d’Auneau7 est singulièrement re-


chariots, 2 chameaux et une paire de timballes ; tandis que M. de Guise auroit perdu 40 gentilshommes et 200 soldats. Pasquier nous fait la part plus belle. Suivant lui, M. de Listenois auroit seul été tué parmi les gentils hommes, et le bourg de Vimory, ainsi que tout le bagage des reîtres, nous seroient restés. (Lettre, édit. in-fol., t. II, p. 302.) Guise, en chassant les reîtres du Gâtinois, travailloit pour lui ; Montargis lui appartenoit.

7. Auneau est un gros bourg de l’arrondissement de Chartres. Les reîtres y étoient venus après avoir pillé Château-Landon. Ils avoient emporté le village ; mais le château, dont il ne reste plus qu’une tour située au midi, à l’entrée d’un parc, avoit tenu bon. C’est ce qui les perdit. Pendant qu’ils faisoient « bonne chère à l’allemande, » le capitaine du château s’entendit avec Guise ; dans la nuit du 23 novembre il lui ouvrit les portes de sa petite forteresse, et le duc put ainsi pénétrer dans le village et surprendre les reîtres le lendemain matin, « à la diane… Il leur donna au saut du lict, dit Pasquier (ibid.), non chemise blanche, mais rouge. » Cette fois le carnage fut grand et à peu près tel qu’on le dit ici. 12 ou 1500 hommes furent tués, selon Pasquier, et il y eut 80 chariots pris. Au dire de L’Estoile, le baron de Donaw, chef de ce parti de reîtres, auroit été pris. Il est certain au contraire, comme le dit Pasquier, qu’il put se sauver de vitesse. Il paroît que ce fut la mousqueterie qui fit le plus de mal aux reîtres. Le duc de Guise ne manquoit jamais d’en tirer bon parti : « C’estoit, di-