Page:Variétés Tome IX.djvu/186

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elle est plus malade que vous ne pensez. Sa fiebvre ne paroist pas, c’est ce que j’en trouve de plus mauvais ; voilà qui se prepare à une longue maladie : donnez-vous bien de garde pourtant de l’estonner. Vous lui ferez prendre son lavement sur les six heures ; je reviendray demain au matin la voir pour lui faire tirer un petit de sang ; après, selon qu’elle se trouverra, nous verrons ce que nous aurons à faire.

L’Apotiquaire.

Ca, Madame, voila un lavement que je vous apporte : il faut le prendre vistement, cela vous deschargera beaucoup.

La Bourgeoise malade.

Jesu ! que je sens de mal ! Je ne pense pas vivre encore longtemps comme cela : je me sens si debile !

L’Apotiquaire.

Ô la, la, Madame, prenez courage, taschez à vous fortifier, et me prenez souvent de bons bouillons.

La Bourgeoise malade.

Helas ! je ne sçaurois rien prendre.

L’Apotiquaire, en donnant le clistère.

Madame, ne vous estonnez point, ouvrez la bouche et retenez vostre haleine, s’il vous plaist.

Le Mary.

Eh bien, m’amie, comment te trouves-tu ? Tu ne veux pas prendre courage ? Tasche un peu à te r’a-