Page:Variétés Tome IX.djvu/290

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la France, qui sont ceux dont nous parlerons, puisque les autres sont ès païs estrangers, et desquels nous aurons (s’il plaist à Dieu) bien tost nouvelle de leur mort ou de leur fuitte, arrivèrent à Paris environ le 14 de juillet, chacun prenant son logis à part pour oster toute sorte de soupçon, ne laissans de communiquer chaque jour ensemblement au lieu où la première pensée les portoit, tantost sur le mont Parnasse16, près le diable de Vauvert17, tantost vers les colonnes de Montfaucon, tantost dans les carrières de Montmartre18 et tantost le long des sources de Belleville19 ; là, proposoient les le-


16. C’étoit une butte, dont rien n’est resté que le nom. Il lui étoit venu des exercices de poésie et de chant qu’y venoient faire, au 16e siècle, les écoliers des différents colléges de Paris. À l’époque de la Fronde, dans la crainte que les troupes royales n’y prissent position, il fut décidé qu’on l’aplaniroit : « Faut demander aux habitants du faubourg Saint-Germain de desmolir le Mont-de-Parnasse. » (Registre de l’hôtel de ville pendant la Fronde, t. I, p. 154.)

17. V. Coquillard, édit. d’Héricault, t. I, p. 186 ; Ancien Théâtre, t. V, p. 372.

18. Ces carrières de Montmartre servoient d’abri à plus d’un de ces conciliabules de sorciers. C’étoit un lieu propre à toutes sortes de réunions clandestines, et l’on sait qu’Ignace de Loyola y rassembla ses premiers disciples le jour où tous prononcèrent, dans la chapelle voisine, le vœu solennel qui fut le point de départ de la société de Jésus. (Orlandin. Histor. societ. Jesu, pars prima, lib. I, p. 20.)

19. Sur ces sources, qui descendoient de Belleville et des Prés-Saint-Gervais, pour remplir les fossés et entraîner les immondices des égouts de Paris, V. un article du