Page:Variétés Tome IX.djvu/53

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rentes, droits de patronnage et autres droits seigneuriaux. Elle est de deux mille livres de revenu,


quand il en manquera d’autre », peut-être n’avoit-il pas lu la feuille d’avis où pouvoit se trouver le fait omis dans la Gazette. Ces relations mises en tête de la feuille d’avis me semblent être ce que furent plus tard les extraordinaires ou suppléments de la Gazette. Combien coûtoit chaque numéro? Je ne sais ; mais comme le prix d’entrée au bureau d’adresse étoit de trois sols, ainsi qu’on le voit par ces deux vers du Ballet auquel il servit de motif en 1631 (p.12) :

Pour nos trois sols nous y pouvons entrer,
Et trouver quelque chose ou blanque,

peut-être vous y donnoit-on par-dessus le marché le dernier numéro publié. La chose est d’autant plus croyable que c’étoit surtout une feuille d’annonces, et qu’elle avoit plus besoin de lecteurs que les lecteurs n’avoient besoin d’elle. — Les Anglois, qui ont toujours tant d’empressement à nous imiter, ne manquèrent pas d’établir chez eux un bureau d’adresses semblable à celui de Renaudot. En 1637 Charles Ier autorisoit Jean Innys à ouvrir un établissement de ce genre. J’ignore s’il eut aussi la feuille d’avis ; c’est fort probable. Celle de Renaudot exista jusqu’en 1653, époque de sa mort. En 1715, le libraire Thiboust l’avoit reprise. On lit en effet dans le Journal des Savants (août 1716) : « Le sieur Thiboust, libraire-imprimeur, vend chaque semaine une brochure in-12 qui contient les affiches de Paris, des provinces et des pays étrangers. » Il n’est donc pas vrai de dire que ce fut Antoine Boudet qui créa les Petites Affiches, en 1745. M. Barbier a le premier fait cette rectification dans son Examen critique des dictionnaires historiques, t.1, p. 143 ; mais il a oublié de nommer Renaudot, si bien qu’en réparant une injustice, il en a, sans le savoir, commis une autre.